La voix est un élément central de l’identité. Elle véhicule nos émotions, notre personnalité et notre place dans la société. Pourtant, pour de nombreuses personnes non binaires, la voix peut être source de dysphorie lorsqu’elle est perçue comme trop masculine ou trop féminine. C’est ici que l’orthophonie non genrées intervient : elle offre des outils pour développer une voix plus neutre, authentique et alignée avec soi.
La voix influence la manière dont les autres nous perçoivent. Elle agit comme un marqueur social de genre, souvent associé à des caractéristiques précises : hauteur, intonation, résonance.
Pour les personnes non binaires, une voix trop marquée peut créer un sentiment d’inadéquation. Travailler une voix non genrée aide à réduire ce décalage et à gagner en confort dans les interactions sociales.
Une voix neutre permet aussi de limiter les stéréotypes et de favoriser une communication inclusive. Elle devient alors un outil de liberté et d’authenticité.
L’orthophoniste joue un rôle clé dans ce parcours. Son objectif n’est pas de « genrer » la voix, mais d’aider chacun à trouver un équilibre qui lui correspond.
Lors des premières séances, l’orthophoniste analyse :
La hauteur vocale actuelle.
La résonance et le timbre.
L’intonation et le rythme naturel.
Le style de communication global.
L’accompagnement est toujours personnalisé. L’orthophoniste propose des exercices adaptés pour ajuster la voix tout en respectant ses limites physiologiques.
Une voix neutre se situe généralement dans une zone médiane. L’orthophoniste guide la personne vers cette plage confortable, sans forcer.
Une résonance thoracique est souvent perçue comme masculine.
Une résonance frontale et nasale, comme féminine.
L’objectif est de trouver une résonance équilibrée, centrée dans la bouche.
Un discours non genré privilégie un rythme fluide et une modulation modérée. L’orthophonie aide à éviter à la fois la monotonie et l’exagération mélodique.
Une diction claire, avec un débit naturel, contribue à la neutralité vocale. Ni trop rapide, ni trop lent : le juste milieu est recherché.
La posture influence directement la voix. Une respiration abdominale bien maîtrisée permet de soutenir une parole posée et équilibrée.
Faire varier la voix du grave à l’aigu, puis s’arrêter dans la zone médiane. Répéter pour habituer l’oreille et les cordes vocales à cet espace neutre.
Prononcer des voyelles longues (« a », « o », « é ») en plaçant les vibrations au centre de la bouche, sans excès vers la poitrine ou le nez.
Lire un texte en gardant une intonation stable, avec des variations légères mais non marquées.
Inspirer profondément par le ventre et expirer en maintenant un son médian, stable et posé.
Réduction de la dysphorie vocale.
Alignement de la voix avec l’identité ressentie.
Amélioration de la confiance en soi.
Communication plus fluide et inclusive.
Cet accompagnement offre aux personnes non binaires la possibilité de se sentir entendues telles qu’elles sont, sans compromis.
L’orthophonie non genrées repose sur une approche bienveillante. L’objectif n’est pas d’imposer un modèle vocal, mais de fournir des outils permettant à chacun d’explorer et d’adopter la voix qui lui correspond.
Chaque personne progresse à son propre rythme. Le suivi est flexible et adapté aux besoins spécifiques.
Travailler une voix non genrée, c’est aussi contribuer à élargir les représentations sociales et à rendre la communication plus inclusive pour tous.
L’orthophonie non genrées est une ressource précieuse pour les personnes non binaires ou celles qui souhaitent s’éloigner des normes traditionnelles. Grâce à des exercices ciblés et un accompagnement professionnel, il est possible de développer une voix neutre, naturelle et alignée avec soi. Trouver sa voix devient alors une véritable affirmation de son identité et un chemin vers plus de liberté.
Pour aller plus loin, lisez aussi notre article « Voix et identité de genre : l’impact psychologique d’une voix alignée »